Es bueno, amor, sentirte cerca de mí en la noche,
invisible en tu sueño, seriamente nocturna,
mientras yo desenredo mis preocupaciones
como si fueran redes confundidas.

Ausente, por los sueños tu corazón navega,
pero tu cuerpo así abandonado respira
buscándome sin verme, completando mi sueño
como una planta que se duplica en la sombra.

Erguida, serás otra que vivirá mañana,
pero de las fronteras perdidas en la noche,
de este ser y no ser en que nos encontramos

algo queda acercándonos en la luz de la vida
como si el sello de la sombra señalara
con fuego sus secretas criaturas.


Bonheur de te sentir près de moi, dans la nuit,
invisible endormie, sérieusement nocturne
tandis que je démêle, amout, tous mes soucis
comme je le ferais de filets embrouillés.

Ton coeur est loin, parti naviquer dans ses rêves
dans l’abandon, pourtant, me cherchant sans me voir,
ton corps en respirant complète mon sommeil
comme une plante que redoublerait son ombre.

Debout, une autre vie t’attend, et c’est demain.
De l’être et du non-être où nous nous recontrâmes,
des frontières perdues dans la nuit, il demeure

quelque chose pourtant, unissant clarté
de la vie, on dirait que c’est le sceau de l’ombre
qui marque de feu ses créatures secrètes.

traduction : Jean Marcenac et André Bonhomme

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